Au Tchad, cela fait trois mois que les écoles, hôpitaux et l'administration tournent au ralenti en raison des grèves contre les retards dans les paiements des salaires des fonctionnaires mais aussi la baisse des indemnités de leurs revenus. Sans hôpitaux et sans écoles, les Tchadiens supportent de plus en plus difficilement leur quotidien alors que l'opposition appelle à une journée ville morte.
La rentrée des classes, prévue pour le 15 septembre, n’a toujours pas eu lieu. Et cela énerve les Tchadiens. C’est malheureux, c’est l’avenir de tous les enfants qui est en jeu, s’inquiète un homme. A l’hôpital aussi, la grève des agents hospitaliers du service public paralyse les soins. Les rares centres de santé qui fonctionnent sont débordés. « Les patients sont en train de mourir et personne ne prend soin d’eux ! », s'indigne un autre.Les Tchadiens ne comprennent pas l’absence de volonté de dialogue. Ce lundi 21 novembre, ce sont les magistrats, initialement en grève jusqu’au 8 décembre, qui ont cependant accepté de suspendre leur mouvement après une rencontre avec le chef de l’Etat.
Appel à une journée ville morte
Crise économique, crise sociale, crise de gouvernance : selon l'opposition, le Tchad poursuit sa fuite en avant. Elle tire ce mardi 22 novembre la sonnette d'alarme en organisant une journée ville morte. « Le gouvernement est en train de saper les bases de la démocratie, explique à RFI le vice-président de l'Union nationale pour la démocratie et le renouveau, l'UNDR, Célestin Topona. Nous avons souhaité que le gouvernement puisse entamer des négociations avec tous les partenaires, notamment les partenaires sociaux, les syndicats, et les partis politiques pour trouver une solution à la crise généralisée qui frappe le pays. Mais le gouvernement a répondu par des mesures unilatérales qui vont à l’encontre des intérêts de toutes les couches de la société tchadienne. Nous avons l’impression que le pays est comme un bateau ivre qui vogue vers une destination inconnue. Nous en appelons à tous les patriotes et à la société civile pour qu’ils soutiennent cette journée ville morte ».
Opportunisme politique selon le gouvernement
« Le gouvernement est très conscient de la crise sociale que traverse le pays, admet la ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Madeleine Alingué. Nous pensons que l’appel à une journée nationale Ville morte lancé par certains membres de l’opposition, est plus le fait d’un opportunisme politique qui -au-delà des difficultés sociales que l’on a en ce moment- profite de la situation pour désorienter les consciences sociales. Le Tchad fait énormément d’efforts pour redresser la situation et nous avons depuis quelques jours une sortie [en perspective] parce que le paiement des salaires a repris, des négociations avec les partenaires sociaux sont en cours...»
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