Zak Ostmane a vécu un calvaire. Ce militant des droits des personnes LGBT, Algérien réfugié en France, a raconté à La Provence et au site Yagg les
violences qu'il a subies, une semaine plus tôt. Le trentenaire détaille
comment il a été molesté et violé, dans une chambre d'hôtel, dans
laquelle il a été séquestré du vendredi 3 mars au soir jusqu'au matin du
dimanche 5 mars, à Marseille (Bouches-du-Rhône).Agé de 35 ans, ce militant LGBT a fui l'Algérie et est arrivé en France, qu'il considérait alors comme un "refuge", en 2014.
De son expérience de militant homosexuel en Algérie, il a tiré une
autobiographie autoéditée et publiée en 2016, une autobiographie
intitulée Genre interdit : nos années noires, entre totalitarisme et obscurantisme. Mes luttes, ma liberté, mon exil.
Il milite à présent au sein de Shams France, une association d'entraide
pour les Maghrébins victimes d'homophobie, qui a diffusé les photos du
visage tuméfié sur Facebook.
Pendant sa séquestration, l'Algérien, âgé de 35 ans, observe ses agresseurs. Il relève chez l'un, un accent anglais, chez l'autre, un accent américain. Alors que l'homme à l'accent américain s'absente, le second frappe Zak Ostmane et le viole. "J'ai visiblement eu un moment d'inconscience totale parce que quand je me suis réveillé, il était en train de me sodomiser", raconte encore le militant. Le violeur n'en dit rien à son camarade lorsqu'il revient.
Les violences cessent quand une des "copines", à qui les deux agresseurs ont envoyé des vidéos, "gueule et leur dit d'arrêter". Dans la journée du samedi, Zak Ostmane peut prendre un comprimé de paracétamol, mais les deux hommes refusent de le libérer. Son calvaire prend fin dimanche matin. "Alors qu'ils somnolaient toujours, j'ai vu passer une patrouille de police, je me suis dit, soit je reste et ils vont finir par me liquider soit j'ouvre la fenêtre et je hurle", se souvient-il. Les policiers le secourent et arrêtent les deux agresseurs. Les deux hommes, identifiés comme un ancien militaire de la Légion étrangère, de 31 ans, et un légionnaire du 2e régiment d'infanterie de Nîmes, signalé comme déserteur depuis début mars, ont été mis en examen et écroués à Marseille, pour viol, séquestration, vol aggravé, violences aggravées et extorsion.Mais l'homophobie n'a pas été retenue comme circonstance aggravante. L'association SOS homophobie, qui soutient Zak Ostmane dans ses démarche, décira le 14 mars si elle se porte partie civile dans ce dossier. Son "caractère homophobe ne fait aucun doute", dit Véronique Godet, déléguée Paca de l'association.
De la drogue dans son verre ?
Alors qu'il passe la soirée dans le petit bar gay-friendly "Le Polikarpov", dans le centre de Marseille, vendredi 3 mars, Zak Ostmane pense avoir été drogué. "J'avais posé ma bière dehors et quand j'ai rebu dedans, je me suis senti comme un zombie", raconte-t-il. Le militant, dont le discernement se trouve altéré, selon ses termes, accepte alors de suivre un homme qui lui propose d'aller boire un verre ailleurs. "D'habitude, je suis très méfiant, je ne vais jamais chez quelqu'un comme ça", précise-t-il. En chemin, un deuxième homme les rejoint. "J'étais tellement dans les vapes, que j'ai cru qu'on entrait dans une grande maison, mais c'était en fait un hôtel", poursuit-ilPendant sa séquestration, l'Algérien, âgé de 35 ans, observe ses agresseurs. Il relève chez l'un, un accent anglais, chez l'autre, un accent américain. Alors que l'homme à l'accent américain s'absente, le second frappe Zak Ostmane et le viole. "J'ai visiblement eu un moment d'inconscience totale parce que quand je me suis réveillé, il était en train de me sodomiser", raconte encore le militant. Le violeur n'en dit rien à son camarade lorsqu'il revient.
Il a fini par déchirer les draps de l'un des lits et s'en est servi pour m'attacher, aux poignets et aux chevilles, à une chaise. Là, ils se sont servis de moi comme d'un punching-ball.Zak OstmaneLa Provence
Obligé de "nettoyer le sang sur les murs"
L'un des deux hommes tente ensuite d'extorquer de l'argent à Zak Ostmane. "J'ai donné ma carte bleue, mais avec un faux code. Ca a été l'erreur de ma vie. L'Américain est revenu bredouille et, du coup, l'Anglais, qui prenait régulièrement de la coke et du whisky, m'a roué de coups de poing et de pied", détaille encore la victime. Dans son récit à La Provence, le militant ajoute que l'un des deux hommes se revendique "skinhead", parle de Donald Trump et des moqueries qu'il suscite et évoque "les Noirs et les Arabes en France". Alors qu'il crie au secours, les deux hommes le menacent de mort, avec un couteau, et lui demandent de "nettoyer le sang qu'il y avait sur le sol et les murs".Les violences cessent quand une des "copines", à qui les deux agresseurs ont envoyé des vidéos, "gueule et leur dit d'arrêter". Dans la journée du samedi, Zak Ostmane peut prendre un comprimé de paracétamol, mais les deux hommes refusent de le libérer. Son calvaire prend fin dimanche matin. "Alors qu'ils somnolaient toujours, j'ai vu passer une patrouille de police, je me suis dit, soit je reste et ils vont finir par me liquider soit j'ouvre la fenêtre et je hurle", se souvient-il. Les policiers le secourent et arrêtent les deux agresseurs. Les deux hommes, identifiés comme un ancien militaire de la Légion étrangère, de 31 ans, et un légionnaire du 2e régiment d'infanterie de Nîmes, signalé comme déserteur depuis début mars, ont été mis en examen et écroués à Marseille, pour viol, séquestration, vol aggravé, violences aggravées et extorsion.Mais l'homophobie n'a pas été retenue comme circonstance aggravante. L'association SOS homophobie, qui soutient Zak Ostmane dans ses démarche, décira le 14 mars si elle se porte partie civile dans ce dossier. Son "caractère homophobe ne fait aucun doute", dit Véronique Godet, déléguée Paca de l'association.
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