samedi 17 juin 2017

A Berlin, une mosquée progressiste qui casse les tabous de l'islam

Le lieu de prière, fondé par l'activiste germano-turque Seyran Ates, a été inauguré ce vendredi avec une lourde présence policière. Ouvert aux femmes, aux hommes, aux homosexuels, aux chiites, aux sunnites... il est dans le collimateur de tous les extrémistes.

C’est une première en Allemagne les musulmans progressistes ont désormais leur salle de prière. La mosquée Ibn-Rushd-Goethe, inaugurée vendredi à Berlin, sous forte escorte policière, est le fruit d’un vieux rêve de la Germano-Turque Seyran Ates, l’une des plus célèbres activistes des droits de la femme.

Le projet est aussi ambitieux que controversé. Lassée de ne pas trouver mosquée à son goût pour y vivre sa foi, Seyran Ates avait finalement décidé de fonder sa propre salle de prière. Le projet brise bien des tabous : le premier lieu de ce type en Allemagne est ouvert à tous les courants religieux de l’islam, aux chiites comme aux sunnites, aux alévis ou aux soufis. Hommes et femmes y prient côte à côte, les homosexuels y sont explicitement bienvenus. C’est un lieu de débats, où il sera possible de critiquer le prophète Mahomet et de discuter de réformes de l’islam. «Seuls niqabs et tchadors seront interdits», précise la fondatrice. Les femmes n’ont pas à porter le voile pour participer à la prière. La mosquée Ibn-Rushd-Goethe porte les noms du médecin et philosophe arabe de Castille Ibn Ruschd (1126-1198) et du penseur allemand Johann Wolfgang von Goethe, fin connaisseur de l’islam et auteur de Divan occidental-oriental, son dernier recueil poétique majeur.

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