Le lieu de prière, fondé par l'activiste germano-turque
Seyran Ates, a été inauguré ce vendredi avec une lourde présence
policière. Ouvert aux femmes, aux hommes, aux homosexuels, aux chiites,
aux sunnites... il est dans le collimateur de tous les extrémistes.
C’est
une première en Allemagne les musulmans progressistes ont désormais
leur salle de prière. La mosquée Ibn-Rushd-Goethe, inaugurée vendredi à
Berlin, sous forte escorte policière, est le fruit d’un vieux rêve de la
Germano-Turque Seyran Ates, l’une des plus célèbres activistes des
droits de la femme.
Le
projet est aussi ambitieux que controversé. Lassée de ne pas trouver
mosquée à son goût pour y vivre sa foi, Seyran Ates avait finalement
décidé de fonder sa propre salle de prière. Le projet brise bien des
tabous : le premier lieu de ce type en Allemagne est ouvert à tous les
courants religieux de l’islam, aux chiites comme aux sunnites, aux
alévis ou aux soufis. Hommes et femmes y prient côte à côte, les
homosexuels y sont explicitement bienvenus. C’est un lieu de débats, où
il sera possible de critiquer le prophète Mahomet et de discuter de
réformes de l’islam. «Seuls niqabs et tchadors seront interdits»,
précise la fondatrice. Les femmes n’ont pas à porter le voile pour
participer à la prière. La mosquée Ibn-Rushd-Goethe porte les noms du
médecin et philosophe arabe de Castille Ibn Ruschd (1126-1198) et du
penseur allemand Johann Wolfgang von Goethe, fin connaisseur de l’islam
et auteur de Divan occidental-oriental, son dernier recueil poétique majeur.
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