C'est un peu comme les Rohingyas de Birmanie. Tout le monde sait qu'il existe une problématique fondamentale avec les Ahmadis, une minorité dans l'islam, au Pakistan, mais personne ne souhaite en parler. Alors qu'un raid sans précédent a été mené au centre névralgique de cette communauté, à Rabwah, sans mandat, sans autorisation d'un juge, personne n'en parle et passe sous silence les arrestations arbitraires qui ont eu lieu.
Des arrestations arbitraires
Régulièrement, la communauté Ahmadie est victime de persécutions. Ainsi, le 5 décembre à 12h30, la section contre-terroriste de la police pakistanaise s'est emparée de tous les ordinateurs d'un des bureaux du centre communautaire lors d'une intervention musclée. Alors que le responsable du département publications était en train de travailler devant son bureau, les policiers casqués s'y sont précipités pour s'emparer du matériel informatique, sans disposer d'un mandat de perquisition.
Au cours de l'opération, deux imams et un secrétaire de la communauté locale ont été arrêtés. Ils sont actuellement en train de subir les méthodes de la police pakistanaise visant à leur faire avouer des choses qu'ils n'ont pas commises.
Interdits de pratiquer leur foi
L'article 20 de la Constitution pakistanaise prévoit une liberté de religion de principe, permettant à chacun de déterminer son culte. Cependant, le second amendement interdit une telle autodétermination pour les Ahmadis du Pakistan. Ainsi, ils sont reconnus comme "non-musulmans". Les Ahmadis souffrent ainsi, tout comme les Chrétiens, de l'adoption de cette ordonnance qui impose des sanctions importantes: légalement, ils ne peuvent faire aucun acte de piété (lire le Coran, posséder des mosquées, prier, etc.), il leur devient interdit de pratiquer leur foi qui se compose pourtant des éléments essentiels de la religion musulmane.
Ni le droit, ni l'application arbitraire de ses principes, ne sont en faveur des Ahmadis du Pakistan. Ainsi, la police peut procéder à des arrestations aléatoires et arbitraires, dépourvues d'une quelconque base légale. Les organisations des droits humains dénoncent constamment les exactions commises contre cette communauté. A nous maintenant de prendre conscience que, comme les Rohingyas, il existe une autre communauté qui vit un calvaire, dans le silence.
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